L'impression 3D regroupe les méthodes de fabrications apportant de la matière contrairement à l'usinage qui lui enlève de la matière.

Les différents types couramment utilisés :

  • les imprimantes FDM (dépôt de fil fondu) qui sont accessibles aux particuliers.
    La précision et l'état de surface varie beaucoup ainsi que le résultat obtenu avec.
  • les imprimantes SLS (frittage laser), généralisées par les sites d'impression 3D.
    Elles sont plus précises mais l'état de surface est en général plus granuleux et doit être polis (certains magasins proposent une étape de polissage).
  • la stéréolitographie qui est un bain de plastique liquide polymérisé à l'aide d'un laser est la plus précise avec un état de surface très propre.
    Elle est aussi une des plus coûteuse et est proposée de manière relativement abordable par les magasins d'impression 3D.
  • en impression métal, la technologie la moins coûteuse est comparable aux imprimantes SLS, la plus onéreuse aux imprimantes par stéréolitographie.

Il ne faut pas oublier que la technologie est récente, la précision, l'état de surface sont à la hausse, tandis que les coûts sont à la baisse.


Les avantages de la CAO

Modéliser l'instrument de manière assisté par ordinateur (CAO) permet d'en maîtriser dans une certaine mesure la justesse mais aussi d'autres paramètres comme le degré de liberté, le volume sonore, l'ergonomie, etc...
L'usinage contrôlé par ordinateur (CNC) permet aux modèles conçus d'être réalisés de manière très précise et surtout de répéter facilement l'opération avec une grande précision.
Cela a été généralisé dans les manufactures d'instruments il y a déjà 10-20ans et les musiciens en ont ressentie l'amélioration.


Les autres manufactures contrôlées par ordinateur

L'imprimante 3D entre dans la gamme d'outils contrôlés par ordinateur et donc permet de profiter des avancées liées au numérique.
Le magasin Sculpteo explique rapidement les différences entre les manufactures existantes :
https://www.sculpteo.com/fr/impression-3d/impression-3d-et-procedes-de-fabrication-traditionnels-comparaison/


La précision

Les différences entre modèle fournit et modèle imprimé (mesurés par OpenBrass) sont de 0.2 mm par endroits dans le pire des cas (impression métal la moins chère), cependant la répétabilité est meilleure. C'est-à dire qu'en fournissant un modèle corrigé, celui-ci correspond une fois imprimé au modèle d'origine et la précision peut alors être plus grande.
OpenBrass est en train d'étudier et d'essayer de quantifier ces erreurs afin de pouvoir prévoir plus facilement ces différences.
Il faut savoir que l'usinage a lui aussi des erreurs de précisions et qu'à la différence de l'impression 3D, ces défauts sont déjà compensés par les machines car les fabricants ont eu suffisamment de retours, de temps et de moyens pour en trouver les causes et pour les prendres directement en compte au niveau de la machine. L'impression 3D promet de s'améliorer de la même manière.
Pour l'exemple des embouchures imprimées par des magasins pros, les mesures de la forme extérieure d'une embouchure correspondent bien, par contre les mesures de diamètre interne sont souvent plus petites.
Ces erreurs sont de plus en plus corrigées par les fabricants d'imprimantes mais peuvent être en attendant légèrement corrigées en générant un modèle prenant en compte ces différences.

Aussi OpenBrass ne conseille donc l'impression 3D que si l'on a bien conscience que le résultat d'impression peut avoir une légère différence par rapport au modèle demandé et que ces différences peuvent varier d'une technologie d'impression à l'autre, d'un magasin à l'autre et d'un modèle d'imprimante à l'autre.
Pour les particuliers par exemple, depuis 2013 (début des tests par OpenBrass) les logiciels de "découpe" comme Slic3r, CuraEngine se sont considérablement améliorés, et le taux de ratées a été fortement réduit, la précision améliorée, etc...
Il faut donc attendre un peu que la technologie progresse.
 

Conclusion

Certaines grandes marques utilisent déjà, dans une certaine mesure, l'impression 3D pour la réalisation de prototypes comme font Buffet Crampon et Selmer.
Jérôme Wiss propose déjà de faire des embouchures sur mesure en réalisant d'abord le prototype via impression 3D pour ensuite faire l'embouchure plus traditionellement avec l'usinage contrôlé par ordinateur.
Aussi SYOS propose des becs de saxophones sur mesure, imprimés en 3D.

L'impression 3D peut donc être viable mais doit encore être utilisée avec précautions.


Références :

L’innovation en facture instrumentale : quels outils et quelles méthodes ? - http://medias.ircam.fr/x5bf0fe
Acoustique, mesures et modélisations pour la facture instrumentale - http://medias.ircam.fr/x281077
SYOS, le son sur-mesure pour les instruments de musique acoustiques ? - http://medias.ircam.fr/xce511a
Jérôme Wiss : http://jeromewiss.com
SYOS (Share Your Own Sound) : http://www.syos.co/

 

Discussion